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Le fondant éternel

Fondant au chocolat noir et kasha
fondant chocolaté croquant craquant boisé beurré


   Le kasha et moi c'est une grande histoire d'amour. J'en mets partout, dès que je peux. Surtout dans mes porridges. Il se trouve que le chocolat noir et le kasha ça s'associe très bien. Est alors née cette petite merveille. Cette douceur a tout d'un beau fondant : puissante en chocolat, beurrée, sucrée comme il faut, elle fond sur les papilles pendant que votre cœur fond de plaisir. Quand vos dents croquent dans le kasha, vous vous servez une deuxième part. Et vous avez raison, parce que ce fondant, il est trop bon.

Un cookie de tonnerre

Cookies au chocolat blanc Ivoire et speculoos
croustillant épicé moelleux beurré


    Gastelovore commence à fourmiller... notamment de recettes de cookies... mais que voulez-vous, par chez moi le ciel pleure... et la température n'est pas des plus chaleureuses... il faut bien trouver réconfort lorsque le printemps se cache... et ces cookies là consolent tout à fait. Et pourtant... normalement Gastelovore et le chocolat blanc... ce n'est pas du tout comme les doigts de la main... on ne passe pas de temps ensemble... on ne part pas en vacances ensemble... on ne s'aime pas vraiment... et... pourtant... l'association chocolat blanc speculoos a titillé nos papilles... ça sonnait bien sur le papier... du coup en s'est mis en cuisine... et pour aujourd'hui... on s'est parfaitement supporté.

La vérité sur bébé speculoos

Speculoos
beurré croustillant épicé


   Je ne sais pas pour ce qui vous concerne, mais de mon côté, ne faisant pas partie de la Cour de Belgique la Maison Dandoy ne me fournit malheureusement pas en speculoos. Il faut donc que je me concocte moi-même ces petites douceurs.

   Réaliser ce traditionnel biscuit belge, ou hollandais, ou les deux - je ne sais pas vraiment - est chose envoûtante. L'association des épices met en émoi les émotions olfactives, tant pendant la préparation de la pâte que pendant la cuisson de cette dernière, puis s'affolent ensuite les papilles. Le plus délicat dans tout cela est de laisser séjourner plusieurs heures la pâte au froid et de patienter une nouvelle fois que les biscuits refroidissent et durcissent complètement à la sortie du four avant de les déguster... mais quel suavité et quel bonheur une fois les papilles réconfortées.

Le Jardin des poulpes

Biscuits au cacao et à la châtaigne
beurré croustillant boisé chocolaté



   Quand je suis tombée sur mon paquet de farine de châtaigne dans un de mes placards, j'ai tout de suite eu envie de biscuits. Puis de pommes. Parce que les châtaignes et les pommes ça va vraiment bien ensemble. Mais je suis revenue à mes biscuits et je me suis rappelée les biscuits au cacao et à la châtaigne d'Edda, biscuits qui m'avaient laissée bavant devant mon écran. Quelques heures ont passé et j'ai enfin eu ces merveilleux biscuits.

Les plaisirs et les madeleines

Madeleines de Philippe Conticini
moelleux beurré dense


   Madeleine [madlɛn] n.f. - 1223 faire de la Madeleine du latin Magdalena "femme de Magdala", pécheresse célèbre de l'Evangile. Petit gâteau sucré à pâte molle, de forme ovale, au dessus renflé.

   Mais pourquoi cette petite douceur se nomme-t-elle comme cela ? Plusieurs pistes existent. La première nous amène en Espagne à l'origine du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle où une certaine Madeleine offrait aux pèlerins un gâteau aux œufs moulé dans une coquille Saint-Jacques, symbole du pèlerinage. La deuxième nous emmène au temps de Madame de Sévigné ou de Blaise Pascal, au XVIIe siècle. A Commercy, la cuisinière de Jean-François Paul de Gondi, le cardinal de Retz, Madeleine Simonin, lui concoctait ces petits gâteaux. La troisième piste nous conduit un siècle plus tard avec Madeleine Paulmier. Cette dernière, au service de la marquise Perrotin de Barmont, aurait préparé ces petits gâteaux en 1755 pour l'aristocrate polonais et duc de Lorraine Stanislas Leszczynski - ancien roi de Pologne. C'est chez lui, lors d'une réception dans son château à Commercy, que Madeleine Paulmier les aurait cuisiné. Stanislas Leszczynski était en effet confronté à un conflit en cuisine et n'avait plus de dessert à présenter à ses convives. C'est à ce moment là que Madeleine Paulmier proposa sa recette héritée de sa grand-mère, recette qui ravira les hôtes. On dit ensuite que Stanislas Leszczynski, heureux, aurait appelé ces petits gâteaux en l'honneur de leur pâtissière.

   Cependant, c'est en 1806 que la première recette de "Pâte à la Madeleine" apparaît dans Le Cuisinier impérial d'André Viard, auteur culinaire et chef jusqu'à la période de la Restauration. En 1828, Antonin Carême y consacre un chapitre dans son Pâtissier royal parisien où il apporte, fidèle à lui-même, d'importantes précisions techniques. En 1873, Jules Gouffé donne une recette de madeleine très détaillée dans son Livre de pâtisserie.

    Vous avez envie de lire ces recettes dans l'ouvrage original ?

- pour lire la recette d'André Viard, rendez-vous page 368 du livre dans son Cuisinier impérial (ici).
- pour lire la recette d'Antonin Carême, rendez-vous page 157 de son Pâtissier royal parisien (ici).
- pour lire la recette de Jules Gouffé, rendez-vous page 298 de son Livre de pâtisserie (ici).

   Pour goûter aux fabuleuses madeleines de Philippe Conticini, rendez-vous plus bas.

Combray

Madeleines au miel de Cyril Lignac et Benoît Couvrand
moelleux beurré croustillant


   « Il y avait déjà bien des années que, de Combray, tout ce qui n’était pas le théâtre et le drame de mon coucher n’existait plus pour moi, quand un jour d’hiver, comme je rentrais à la maison, ma mère, voyant que j’avais froid, me proposa de me faire prendre, contre mon habitude, un peu de thé. Je refusai d’abord et, je ne sais pourquoi, je me ravisai. Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblaient avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. Il m’avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu’opère l’amour, en me remplissant d’une essence précieuse : ou plutôt cette essence n’était pas en moi, elle était moi. J’avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D’où avait pu me venir cette puissante joie ? Je sentais qu’elle était liée au goût du thé et du gâteau, mais qu’elle le dépassait infiniment, ne devait pas être de même nature. D’où venait-elle ? Que signifiait-elle ? Où l’appréhender ? Je bois une seconde gorgée où je ne trouve rien de plus que dans la première, une troisième qui m’apporte un peu moins que la seconde. Il est temps que je m’arrête, la vertu du breuvage semble diminuer. Il est clair que la vérité que je cherche n’est pas en lui, mais en moi. Il l’y a éveillée, mais ne la connaît pas, et ne peut que répéter indéfiniment, avec de moins en moins de force, ce même témoignage que je ne sais pas interpréter et que je veux au moins pouvoir lui redemander et retrouver intact à ma disposition, tout à l’heure, pour un éclaircissement décisif. Je pose la tasse et me tourne vers mon esprit. C’est à lui de trouver la vérité. Mais comment ? Grave incertitude, toutes les fois que l’esprit se sent dépassé par lui-même ; quand lui, le chercheur, est tout ensemble le pays obscur où il doit chercher et où tout son bagage ne lui sera de rien. Chercher ? pas seulement : créer. Il est en face de quelque chose qui n’est pas encore et que seul il peut réaliser, puis faire entrer dans sa lumière.
   Et je recommence à me demander quel pouvait être cet état inconnu, qui n’apportait aucune preuve logique mais l’évidence de sa félicité, de sa réalité devant laquelle les autres s’évanouissaient. Je veux essayer de le faire réapparaître. Je rétrograde par la pensée au moment où je pris la première cuillerée de thé. Je retrouve le même état, sans une clarté nouvelle. Je demande à mon esprit un effort de plus, de ramener encore une fois la sensation qui s’enfuit. Et, pour que rien ne brise l’élan dont il va tâcher de la ressaisir, j’écarte tout obstacle, toute idée étrangère, j’abrite mes oreilles et mon attention contre les bruits de la chambre voisine. Mais sentant mon esprit qui se fatigue sans réussir, je le force au contraire à prendre cette distraction que je lui refusais, à penser à autre chose, à se refaire avant une tentative suprême. Puis une deuxième fois, je fais le vide devant lui, je remets en face de lui la saveur encore récente de cette première gorgée et je sens tressaillir en moi quelque chose qui se déplace, voudrait s’élever, quelque chose qu’on aurait désancré, à une grande profondeur ; je ne sais ce que c’est, mais cela monte lentement ; j’éprouve la résistance et j’entends la rumeur des distances traversées.
   Certes, ce qui palpite ainsi au fond de moi, ce doit être l’image, le souvenir visuel, qui, lié à cette saveur, tente de la suivre jusqu’à moi. Mais il se débat trop loin, trop confusément ; à peine si je perçois le reflet neutre où se confond l’insaisissable tourbillon des couleurs remuées ; mais je ne puis distinguer la forme, lui demander, comme au seul interprète possible, de me traduire le témoignage de sa contemporaine, de son inséparable compagne, la saveur, lui demander de m’apprendre de quelle circonstance particulière, de quelle époque du passé il s’agit.
   Arrivera-t-il jusqu’à la surface de ma claire conscience, ce souvenir, l’instant ancien que l’attraction d’un instant identique est venue de si loin solliciter, émouvoir, soulever tout au fond de moi ? Je ne sais. Maintenant je ne sens plus rien, il est arrêté, redescendu peut-être ; qui sait s’il remontera jamais de sa nuit ? Dix fois il me faut recommencer, me pencher vers lui. Et chaque fois la lâcheté qui nous détourne de toute tâche difficile, de toute œuvre importante, m’a conseillé de laisser cela, de boire mon thé en pensant simplement à mes ennuis d’aujourd’hui, à mes désirs de demain qui se laissent remâcher sans peine.
   Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul. La vue de la petite madeleine ne m’avait rien rappelé avant que je n’y eusse goûté ; peut-être parce que, en ayant souvent aperçu depuis, sans en manger, sur les tablettes des pâtissiers, leur image avait quitté ces jours de Combray pour se lier à d’autres plus récents ; peut-être parce que, de ces souvenirs abandonnés si longtemps hors de la mémoire, rien ne survivait, tout s’était désagrégé ; les formes — et celle aussi du petit coquillage de pâtisserie, si grassement sensuel sous son plissage sévère et dévot — s’étaient abolies, ou, ensommeillées, avaient perdu la force d’expansion qui leur eût permis de rejoindre la conscience. Mais, quand d’un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l’édifice immense du souvenir. »

Marcel Proust, Du côté de chez Swann, 1913.

La Princesse de crêpe

Crêpes bretonnes, recette familiale
moelleux beurré laitier 


   S'il y a quelque chose que je pourrais manger en quantité gargantuesque, c'est bien les crêpes. Mais pas n'importe quelles crêpes. Pas celles du grand monsieur qu'est Paul Bocuse. Ni celles de Christophe Michalak. Je vous parle de la recette. La recette familiale. Celle que mes cousins font. Celle que ma mamy fait. Celle que ma maman fait. Celle que le côté breton de la famille fait quoi.

   La recette.

   Car chez nous les crêpes c'est du sérieux. Tout le monde en fait. Tout le monde en mange. C'est tous les dimanches soirs, en dessert, après les galettes de sarrasin. On attend pas la chandeleur pour en manger des crêpes. Au sucre, à la confiture, au caramel au beurre salé, au chocolat... au sirop d'érable avec un peu de noix de coco râpée aussi... c'est moins breton mais c'est tellement bon. Autant dire qu'on se la garnit et qu'on se la regarnit la crêpe. Après il y a différents camps. Ceux qui la plient en quatre. Ceux qui la plient en huit. Ceux qui la roulent. Ceux qui la mangent avec des couverts... me demandez pas pourquoi. Après il y a ceux qui trempent dans le lait entier, ceux qui trempent dans le lait ribot, ceux qui trempent pas. Moi bien sûr la crêpe je la trempe dans le lait, surtout quand elle est au chocolat. Mais si ça vous plaît, vous pouvez aussi en manger nature de nos crêpes. Avec leur petit goût beurré, leur petit goût sucré, leur petit moelleux, elles sont à tomber.


Les Soirées de mélasse

Biscuits à la mélasse
croustillant épicé beurré



    Décembre et sa fraîcheur ensoleillée, décembre et ses lumières, décembre et ses odeurs de Noël dans le four.

L'Affaire Charles Dexter Cookie

Cookies au chocolat blond Dulcey et amandes caramélisées
moelleux beurré croquant boisé croustillant


    Oui, j'ai refait des cookies. Des cookies tout tout chewy.

Lumière de cookie

Cookies au chocolat blond Dulcey, kasha et farine de sarrasin
moelleux boisé croustillant beurré croquant craquant


    La poussée d'Archimède. L'Amérique. La pénicilline. Les ruines de Pompéi. La ganache. La loi de la gravitation universelle. La Vénus de Milo. Le neutron. Les bêtises de Cambrai. La grotte de Lascaux. L'épave du Titanic. La radioactivité. Le chocolat blond Dulcey.

    Tout cela a un point commun.

    Le hasard.

    A chaque délectation du chocolat blond Dulcey Valrhona, je remercie Frédéric Bau. Je le remercie pour ce jour où, lors d'une démonstration de pâtisserie au Japon, il oublia du chocolat blanc au bain-marie. Le temps écoulé le transforma en chocolat blond aux odeurs biscuitées, de beurre et de lait caramélisé. Huit ans plus tard, après recherches et développement, le chocolat blond Dulcey naquit pour notre plus grand plaisir.

La vie devant soi

Coulants au chocolat noir
moelleux chocolaté crémeux beurré fondant


    Synonymes pour nous d'insouciance, ces douceurs demeurent un écho à l'enfance, lorsque nous les préparions nous-même et les dévorions de plaisir quelques après-midis. Difficile était l'attente quand le parfum chocolaté et beurré embaumait la cuisine et envoûtait nos narines. Mais quelle joie au moment de les goûter. Il n'y en avait pour nous jamais assez.

Astérix chez les Bretons

Tarte aux fraises de Plougastel, sarrasin grillé et crème pâtissière
fruité acidulé croquant beurré boisé fondant humide crémeux


    J'aime à connaître l'histoire et les histoires de la gastronomie, l'histoire et les histoires culinaires. Celles des terroirs et celles des régions. Celles des peuples et celles des cultures. Celles des produits et celles des mets. Celles des chefs et celles des cheffes. De la découverte du feu à aujourd'hui, j'aime à connaître les origines, les évolutions, les tourments, les virages, les provenances, les anecdotes, les découvertes, les ères, les modes... Tellement que, quand, joyeusement, je croque dans une fraise, mon esprit se perd souvent à penser à Antoine Nicolas Duchesne, ce botaniste qui découvre par hasard en 1740 que l'association d'un fraisier du Chili, le Fragaria chiloensis, et d'un fraisier de Virginie, le Fragaria virginiana, donne des fraisiers ananas, le fameux Fragaria x ananassa, fraisiers dont découlent la plupart de nos fraises d'aujourd'hui. La ville de Plougastel profite d'ailleurs de cette hybride spontané pour en devenir le premier lieu de production... et ainsi naquit la "fraise de Plougastel".
    Cependant tout cela ne serait pas arrivé sans l'explorateur bien connu Jacques Cartier : c'est ce monsieur qui, au XVIe siècle, nous ramène des fraisiers de Virginie lors de ses explorations au Canada... Visionnaire peut-être, possiblement gourmand, ma foi je ne le connais pas personnellement. Mais tout cela ne se serait pas produit non plus sans Amédée François Frézier. Car cet ingénieur navigateur explorateur cartographe et botaniste qui porte bien son nom est l'homme qui nous rapporte en 1714 des plants de fraisiers du Chili. Certes, il nous remet des fraisiers mâles et infertiles, mais cela reste grâce à lui si des plants fécondables seront ramenés plusieurs décennies plus tard, plants qui participeront alors à l'inattendu hybride.

    J'aime à connaître l'histoire et les histoires. Tellement que, quand, joyeusement, je croque dans une fraise, mon esprit souvent remercie Jacques Cartier, Amédée François Frézier et Antoine Nicolas Duchesne.

Le Loup de Wall Street

Trader ou financier géant aux framboises et kasha
moelleux fruité croustillant beurré acidulé humide floral boisé


   Avec les financiers les pupilles se raniment... elles émergent de leur sommeil... doucement... Puis elles s'émeuvent... puis elles papillottent d'envie. D'un coup elles sautent ! Comme ça ! Haut ! Oui comme ça ! Elles bondissent ! Très haut ! Elles rebondissent ! Encore plus haut ! Si haut qu'elles font trembler Iris ! Iris pleure de délice. Puis les papilles s'affolent. Elles trépignent. Enthousiastes. Impatientes. Elles s'élancent ! Elles volent ! Elles aussi tellement bondissent qu'elles touchent le plafond ! Elles réveillent tout le palais assoupi. Tout le monde y dormait. Paisiblement. Mais elles chantent la gloire de ces douceurs. Elles louent fort. Elles célèbrent. Le chœur fait résonner le château tout entier. Tout le corps du palais reprend vie. Puis les désirés invités entrent. Le palais dansent. Il suit le rythme de la gourmandise. De joie il fait palpiter le cœur. 


A quoi rêvent les cakes au citron

Cake au citron de Menton de Julie Andrieu
moelleux beurré agrume acidulé


    Une perle culinaire d'un coin presque intime tant il est petit des Alpes-Maritimes, le citron de Menton le demeure certainement.

    Si nous tentons de résumer qui il est, il se révèle, comme nous le savons, agrume, et plus précisément de la famille des rutaceae - les rutacées étant des végétaux producteurs d'huiles essentielles. Doté en 2015 d'une Indication Géographique Protégé (I.G.P.) qui assure son origine géographique citée plus haut, le savoir-faire qu'il requiert et sa qualité, il ne peut provenir que des espèces de citrons Adamo, Cerza, Eureka, Santa Teresa et Menton. Inutile donc de chercher ailleurs. Concernant sa couleur, que l'agrume obtient sur l'arbre, il s'avère selon sa cueillette et les saisons parfois clair ou parfois verdâtre, tantôt vif ou tantôt intense et lumineux. Lors de la froideur des nuits hivernales il apparaît par exemple d'un jaune vif, presque fluorescent. Du côté de sa collecte, il reste recueilli à la main tout au long de l'année, primeur ou à maturité, et ne reçoit aucun traitement chimique après récolte. Si vous touchez à son écorce, et cela quel que soit son diamètre imposé par l'I.G.P. entre 53 et 90 millimètres, vous vous rendrez compte qu'elle se montre très attachée à son tout, et si vous parvenez à l'ôter, vous découvrirez un agrume composé d'au moins 25% de jus tant il est ruisselant lorsque vous le presserez. Sa chair, elle, tout aussi parfumée que son jus, possède un caractère bien prononcé qui offre des saveurs de citronnelle. A partir de tout cela, l'agrume semble promettre bien des gourmandises.

    Mais le citron de Menton, d'où vient-il ? Si nous résumons maintenant brièvement l'histoire de cet agrume, nous apprenons que s'il fleurissait principalement des figuiers, vignes et céréales dans la ville de Menton jusqu'au XIVe siècle, il arriva oliviers et agrumes à partir du XVe. C'est en 1471 qu'apparaît la première mention d'une terre composée de 67 citronniers. Une vingtaine d'années plus tard, en 1495, se manifestera la première trace d'une exportation de citrons au duc d'Orléans de l'époque qui n'est autre que Louis XII, le prédécesseur de François Ier. Il semble s'ensuivre ensuite la fortune de l'agrume, du XVIIe au XIXe siècle, où seront exportés plus de trente millions de citrons par an vers l'Amérique du Nord ou la Russie tout en passant par l'Angleterre. Néanmoins, sa culture paraît s'affaiblir dès la seconde moitié du XIXe où débute une période de maladies et d'intempéries mêlée à l'exode agricole et au développement urbain qui affaiblissent, petit à petit, la culture de l'agrume qui se fait de plus en plus rare. Mais si l'âge d'or du citron de Menton demeure éteint, le feu semble doucement renaître de ses cendres à partir de 1875 lors de la création mentonnaise de la fête du citron, se déroulant une année par ci ou une année par là. Voyant l'attrait de la rencontre diminuer, l'événement créera en 1928 une exposition de fleurs et d'agrumes qui, face à la réussite du rendez-vous, nommera officiellement l'événement Fête du Citron en 1934. Deux ans plus tard, en 1936, la Fête du Citron et son exposition ne cesseront de revenir chaque année, excepté lors de la Seconde Guerre. Aujourd'hui, le citron de Menton et la passion qu'il génère vivent toujours.

    Voilà la brève histoire du citron de Menton.

    De ce bijou Julie Andrieu en a concocté un cake. Et le cake ? me demandez-vous ? Ô le cake il est fort bon.

Le brownie qui rêvait

Fudgy brownie au chocolat noir et noix de coco
dense beurré fondant chocolaté fruité crémeux


   Il n'est pas chose nouvelle que l'union du chocolat noir et de la noix de coco demeure un mariage heureux. Chez Gastelovore, nous l'aimons d'ailleurs infiniment, comme ici. Si cette pure merveille se mérite, puisqu'il faut une certaine patience pour l'ouvrir et alors s'émerveiller de ses secrets, la mystérieuse se révèle d'une profonde et inépuisable tendresse, aux odeurs et saveurs exotiques si crémeuses que nous rêverions presque de nous y baigner. Pour toucher au songe, il reste possible de la cuisiner. A elle alors, de se baigner en vous.

Ne pariez jamais votre cheesecake au diable

Cheesecakes individuels aux fraises Gariguette, vanille Bourbon et mascarpone
crémeux laitier croustillant fromager humide beurré fruité floral onctueux fondant acidulé



    Si vous aussi lorsque vous trouvez un cheesecake au pied de votre porte vous ne pouvez pas vous contenir de le manger alors qu'il a été commandé chez Mama's Little Bakery par Mrs. Braverman, la voisine du dessous, car le postier s'est trompé d'étage, et si vous aussi, vous seriez capable de le manger, tant il reste crémeux, alors qu'il est tombé de votre assiette dans le palier, alors à vous aussi ce cheesecake plaira.

Brownie d'un commis voyageur

Fudgy brownie aux noisettes torréfiées et beurre aux cristaux de sel
fondant beurré dense chocolaté croquant boisé


    Il m'a fait fondre, ce brownie là, avec son air de roi. Dense, fondant, une croûte craquelée, un puissant goût chocolaté mêlé à du beurre salé, des noisettes torréfiées croquantes, il a tout pour vous séduire. Posez-y vos lèvres, croquez, laissez-vous envoûter.

Amours bretonnes

Quatre-quarts au beurre demi-sel, pommes Tentation et noix caramélisées
moelleux dense beurré fruité croquant boisé fondant humide


    Avec le froid de ces derniers jours d'automne, l'entrée toujours plus tardive de la lumière et son départ toujours plus pressé, l'envol des feuilles et le vent hurleur, il ne reste plus beaucoup de soleils à vivre avant l'arrivée de l'hiver. Profitons alors des saveurs régressives d'un quatre-quarts pour résister à ces changements.

La princesse des tartes

Tarte amandine aux pommes Belchard et érable
croustillant beurré boisé fondant fruité


    La saison des pommes s'est levée. Naissent alors dans les pommiers des petits soleils vermillon, grenat, orangés, verts ou dorés, parfois mouchetés. Avec sa saveur délicatement acidulée, sa fermeté libérant un jus sucré une fois croquée, la tendre et rustique Belchard se marie aussi passionnément à la gourmandise du sucre d'érable et de son sirop qu'au parfum boisé de l'amande, présente dans sa crème et dans la pâte sucrée. Avec la douceur du fruit de l'amandier et la générosité des pommes en quartiers, à vous maintenant d'y succomber.



L'appel du cookie

Cookies au chocolat noir et pâte d'amande
fondant beurré chocolaté croustillant moelleux boisé


    D'abord croustillants à l'orée, puis à la cime, et tant moelleux au cœur. Un parfum beurré, boisé, chocolaté. Ces cookies nous ont conquis.