Encore un pain de pâte de guimauve

Guimauves Inspiration Fraise Valrhona
moelleux spongieux fruité


    Parfois j'ai la trouille. Des trouilles sans raison. Des sottes. Des irrationnelles. Absurdes. Construites sur du vide. J'ai des frousses comme ça. Pas vous ? Parfois je me demande si vous aussi. Quand j'étais petite j'avais des peurs. Ni sans raison ni sottes ni irrationnelles ni absurdes ni construites sur du vide. Juste de mon âge. J'avais peur du noir. Du monstre sous mon lit. Et de celui derrière les rideaux aussi. De la sorcière au-dessus de chez ma mamy. Des clowns. Bon d'accord aujourd'hui j'ai toujours peur des clowns. Mais adulte on a d'autres peurs. Pourtant la plupart du temps on est capable de savoir si elles sont sans raison. Moi par exemple avant j'avais la trouille de faire des guimauves. Je sais pas pourquoi. Sirop de glucose ça me faisait froid dans le dos. Ça faisait tout de suite compliqué. Je sais pas pourquoi non plus. Puis aujourd'hui je suis tombée sur une recette de guimauve. J'ai réfléchi un peu. C'est que de la meringue avec de la gélatine après tout. Du coup j'ai sorti mes blancs d’œufs du réfrigérateur et je me suis mis un coup de pied aux fesses un peu. Puis finalement c'était pas sorcier du tout. C'était même rigolo. J'aurais pu continuer à les couper et à les enrober toute la journée. C'était bon aussi. Avec son spongieux et sa saveur de fraise confiturée.

    Si vous aussi Bibendum Chamallow de Ghostbusters vous a donné et vous donne peut-être encore faim, ces régressives guimauves vous plairont.

Les nourritures terrestres

Macarons au chocolat noir et thé Lapsang Souchong
chocolaté boisé fondant moelleux


     Une fois l'envie de macarons et les fournées débutées, clore l'appétit est parfois chose difficile. Alors nous poursuivons notre activité, presque devenue mission. Il nous faut cette petite touche sucrée si appréciée, les macarons au Roquefort et confit de Montbazillac (ici) ne suffisant plus. Pour assouvir notre désir, des dizaines de macarons existent. Citons parmi les plus connus les macarons de Nancy, de Saint-Emilion, d'Amiens, de Cormery, de Boulay ou encore de Saint-Jean-de-Luz. N'omettons pas les macarons Gerbet aussi nommés macarons parisiens qui, même si tous les macarons restent de gourmands enchanteurs, restent chez Gastelovore nos adorés.

   Voilà donc ces macarons Gerbet au chocolat noir Guanaja et au sublime Lapsang Souchong. Ce dernier, aussi connu sous le nom de Zheng Shan Xiao Zhong, est un thé noir fumé du Fujian, province chinoise en face de Taïwan. A la liqueur ambrée, non astringent et doté d'une très légère amertume, le Lapsang Souchong est un thé des plus suaves. Comme les autres thés noirs, les feuilles fraîches de ce thé sont d'abord flétries, roulées et entièrement oxydées avant de subir la dessiccation pour stopper l'oxydation. Néanmoins, pour jouir de son charme, les feuilles d'un futur thé fumé sont légèrement grillées puis posées sur des claies de bambou au-dessus d'un feu de racines pendant plus ou moins de temps, selon le degré de fumage souhaité. L'étape ultime n'est autre que l'infusion et l'appréciation de ce nectar à la célébrité aussi forte que sa personnalité malheureusement parfois mal aimée.

    Goûtez alors à ces macarons, où le chocolat et le thé se mêlent pour une petite douceur aussi gourmande qu'étonnante.

A quoi rêvent les cakes au citron

Cake au citron de Menton de Julie Andrieu
moelleux beurré agrume acidulé


    Une perle culinaire d'un coin presque intime tant il est petit des Alpes-Maritimes, le citron de Menton le demeure certainement.

    Si nous tentons de résumer qui il est, il se révèle, comme nous le savons, agrume, et plus précisément de la famille des rutaceae - les rutacées étant des végétaux producteurs d'huiles essentielles. Doté en 2015 d'une Indication Géographique Protégé (I.G.P.) qui assure son origine géographique citée plus haut, le savoir-faire qu'il requiert et sa qualité, il ne peut provenir que des espèces de citrons Adamo, Cerza, Eureka, Santa Teresa et Menton. Inutile donc de chercher ailleurs. Concernant sa couleur, que l'agrume obtient sur l'arbre, il s'avère selon sa cueillette et les saisons parfois clair ou parfois verdâtre, tantôt vif ou tantôt intense et lumineux. Lors de la froideur des nuits hivernales il apparaît par exemple d'un jaune vif, presque fluorescent. Du côté de sa collecte, il reste recueilli à la main tout au long de l'année, primeur ou à maturité, et ne reçoit aucun traitement chimique après récolte. Si vous touchez à son écorce, et cela quel que soit son diamètre imposé par l'I.G.P. entre 53 et 90 millimètres, vous vous rendrez compte qu'elle se montre très attachée à son tout, et si vous parvenez à l'ôter, vous découvrirez un agrume composé d'au moins 25% de jus tant il est ruisselant lorsque vous le presserez. Sa chair, elle, tout aussi parfumée que son jus, possède un caractère bien prononcé qui offre des saveurs de citronnelle. A partir de tout cela, l'agrume semble promettre bien des gourmandises.

    Mais le citron de Menton, d'où vient-il ? Si nous résumons maintenant brièvement l'histoire de cet agrume, nous apprenons que s'il fleurissait principalement des figuiers, vignes et céréales dans la ville de Menton jusqu'au XIVe siècle, il arriva oliviers et agrumes à partir du XVe. C'est en 1471 qu'apparaît la première mention d'une terre composée de 67 citronniers. Une vingtaine d'années plus tard, en 1495, se manifestera la première trace d'une exportation de citrons au duc d'Orléans de l'époque qui n'est autre que Louis XII, le prédécesseur de François Ier. Il semble s'ensuivre ensuite la fortune de l'agrume, du XVIIe au XIXe siècle, où seront exportés plus de trente millions de citrons par an vers l'Amérique du Nord ou la Russie tout en passant par l'Angleterre. Néanmoins, sa culture paraît s'affaiblir dès la seconde moitié du XIXe où débute une période de maladies et d'intempéries mêlée à l'exode agricole et au développement urbain qui affaiblissent, petit à petit, la culture de l'agrume qui se fait de plus en plus rare. Mais si l'âge d'or du citron de Menton demeure éteint, le feu semble doucement renaître de ses cendres à partir de 1875 lors de la création mentonnaise de la fête du citron, se déroulant une année par ci ou une année par là. Voyant l'attrait de la rencontre diminuer, l'événement créera en 1928 une exposition de fleurs et d'agrumes qui, face à la réussite du rendez-vous, nommera officiellement l'événement Fête du Citron en 1934. Deux ans plus tard, en 1936, la Fête du Citron et son exposition ne cesseront de revenir chaque année, excepté lors de la Seconde Guerre. Aujourd'hui, le citron de Menton et la passion qu'il génère vivent toujours.

    Voilà la brève histoire du citron de Menton.

    De ce bijou Julie Andrieu en a concocté un cake. Et le cake ? me demandez-vous ? Ô le cake il est fort bon.

Le brownie qui rêvait

Fudgy brownie au chocolat noir et noix de coco
dense beurré fondant chocolaté fruité crémeux


   Il n'est pas chose nouvelle que l'union du chocolat noir et de la noix de coco demeure un mariage heureux. Chez Gastelovore, nous l'aimons d'ailleurs infiniment, comme ici. Si cette pure merveille se mérite, puisqu'il faut une certaine patience pour l'ouvrir et alors s'émerveiller de ses secrets, la mystérieuse se révèle d'une profonde et inépuisable tendresse, aux odeurs et saveurs exotiques si crémeuses que nous rêverions presque de nous y baigner. Pour toucher au songe, il reste possible de la cuisiner. A elle alors, de se baigner en vous.